Courts-Métrages de Simon Kaplan

Mes salutations.
Je lance ce fil de discussion de pour vous présenter en toute humilité mes courts métrages que j'ai écrit, réalisé, monté, et auxquel j'ai composé la bande original. Je précise qu'ils sont entièrement amateurs.

https://www.dailymotion.com/simonkaplan

Vie

Gloomy, tu as fait ça à 16 ans??? C'est impressionnant.
J'aime beaucoup la mise en scène, en peu de minutes, c'est angoissant. Sans sortir du quotidien...sauf la jeune femme dans la cave, ou sous sol. Je peux te dire, en tant que femme, les sous sols, y compris les parkings sous-terrains de nuit, c'est notre cauchemar à toutes. Drôlement efficace!

J'aime aussi le mélange noir et blanc/couleur, paysages urbains et tout d'un coup, des montagnes et une rivière, alternance ralenti/accéléré, scènes d'extérieur et scènes claustrophobiques du sous sol bas de plafond, scènes de la banalité quotidienne (un gars dans un ascenceur) et insolites (papiers"life" dans les toilettes).

Et la scène de fin! c'est une jeune femme, on s'attend à entendre un hurlement suraigu, et c'est une voix démoniaque qui sort : ça me rappelle mon film préféré, "l'Exorciste".

On ne sait pas ce qu'elle voit, on peut tout imaginer.

On te retrouvera un jour au festival de Gerardmer

PS : je rajoute une question par rapport à ce commentaire que j'avais déjà fait ailleurs : ces papiers "life" dans le toilettes, qu'est ce que ça symbolise? Pour moi, ça paraît un symbole bien désespérée, la vie qui sombre au pire endroit imaginable, presque, la vie, c'est de la MRD: tu ne penses pas quand même ça avec tout l'avenir devant toi? Surtout qu'il sera sûrement brillant.

Pour répondre à ta question, oui, tu as bien perçu l'image, d'ailleurs toute cette métaphore de la vie (pas seulement cette scène) est désespérante. Mais ça ne concerne pas ma vie, qui est très belle, mais la vie en générale, qui n'est pas bien jolie... :?

Bien sûr, on a tous des moments de déprime noire où on a envie d'expédier la vie au fond d'un trou et d'oublier.

Il faut s'informer, mais pas trop abuser des actualités télévisées, parce que sinon on se dit, c'est l'enfer.

Moi, je compte sur les gens de ta génération pour que ça change.

Il faut prendre les bons moments quand ils viennent et pas trop se tracasser.

Tu sais ce qu'on dit? Les plus grands malheurs sont ceux qui n'arrivent jamais


Tu es très jeune très doué, la vie est belle

Encore une fois je ne parlais pas de MA vie, mais du constat vivant de ce qu'est notre monde, et je ne prétends pas inutilement et excessivement que le monde est une merde, mais qu'il est déprimant. Quand je vois la gueule des gens dans le RER, de l'agressivité des gens dans la rue, de la terreur qui habite quelqu'un quand on lui demande l'heure, tout ça donne vraiment une allure déprimante à la vie.
C'était la vie au sens large, ma vie à moi on s'en branle si tu me permets l'expression.

Vie

Un très bon court- métrage Gloomy, continue comme cela. Tu est un des meilleurs réalisateurs jeune que j'ai vu !

J'aime beaucoup le court métrage Vie de Gloomy et je trouve que c'est extraordinaire pour une personne aussi jeune. J'attends la suite avec impatience.

Cette video est construite comme un rêve, dans lequel tous les éléments se mélangent : la vie quotidienne et l'insolite, l'inquiétant et le banal, les lieux et les personnes, avec à chaque fois un décalage subtil qui met mal à l'aise sans qu'on sache exactement pourquoi : à mon avis, c'est ça la vraie peur, plus que des scènes sanglantes faciles. Cest une impression forte, qui se prolonge longtemps après la fin du film.

Elle fait aussi réfléchir le spectateur sur le sens de la vie : vie parfois très belle, comme ce paysage de rivière et de montagne, parfois si déprimante qu'elle semble bonne à jeter au fond d'un trou.

Bravo aussi à la jeune actrice, celle qui erre dans le sous sol (le cauchemar de chaque fille : un sous sol désert!) et qui joue si bien la scène de fin. Là aussi, le spectateur s'interroge : qu'a-t-elle vu? Est ce la vie en général qui l'effraie à ce point? Pourquoi une jeune femme, qui devrait pousser un cri aigu, hurle-t-elle avec cette voix démoniaque? Est-ce qu'elle est possédée, comme dans mon film favori, "l'exorciste",ou est-ce qu'elle symbolise le côté sombre et le côté d'ange que nous avons tous en nous?

Je serais heureuse de connaître plus en détails les impressions et interrogations de chacun ici.

Le Royaume

Bravo, Gloomy, pour ce nouveau court métrage horrifique : mais pas merci pour les nouveaux cauchemars que tu vas encore me donner

Comment fais tu en si peu de temps, et aucune parole, pour distiller une terreur si profonde?

Comme dans tout bon film d'horreur, y compris les longs métrages célèbres, tout commence en douceur, dans le quotidien.
Ici, on pourrait s'attendre à une gentille promenade en voiture avec un petit enfant, son nounours.

Mais la terreur nous prend comme un gifle dans la figure : ce noir lieu de terreur, ce bourreau qui frappe une victime inconnue. Et moi, je m'identifie à cette victime sans visage, je suis cette femme terrifiée et battue à mort dans une cave. C'est la vision que j'ai de ton film : d'autres le ressentiront certainement de manière différente : tout est question de ressenti personnel, c'est ça ta marque, non? Le spectateur devient aussi acteur.

Après ces images intenses, on en revient au quotidien, mais un quotidien étrange et inquiétant : que sont ces boîtes peintes? Quel rapport avec ce qui précède?
Et cette jeune fille impassible assise sous les arbres?

Difficile d'imaginer un "happy end", que ce serait elle la victime sortie indemne : j'y vois plutôt un symbole de l'indifférence generalisée, le monde qui continue à tourner calmement malgré la violence.

Comme pour ton précédent film, Vie, dont la fin me rappelait "l'exorciste", ici, ton court métrage me rappelle Stephen King, dont les histoires commencent tout en douceur, dans des décors de tous les jours, pour basculer vers l'horreur. Mais surtout, 2 films qui m'ont traumatisée (de BONS films,) "An American crime" et "the girl next door", par la violence dans une cave, du moins c'est ainsi que je le vois.

Un jour, tu feras trembler les foules dans les cinémas

Je dois dire que tu est vraiment talentueux Gloomy, continue comme cela et ça va donner des produits horrifiques de pur qualité et qui mérite le vissionement. Je ne passé à côté d'une chose, tu t'inspire de David Lynch j'en suis sûre ?

Vie est le premier métrage que j'ai vu de toi. c'est incroyable les questions philosophiques que tu peux engendrer dedans, sur la vie, la mort, la terreur et autres. c'est une grande réussite comme ton Le Royaume

Le Royaume

Beaucoup de talent et d'imagination dans ce métrage gloomy, j'adore ta façon de percevoir et de filmer la terreur. Comme la scène ou mazaralde frappe quelqu'un avec une batte est filmé d'une manière telle que tu peux voir et sentir la colère du tueur et la peur de la victime. excellent

Le Royaume

Ce court métrage, en peu de mots, a des prolongements très profonds.

C'est peut être idiot, mais je les compare à un tableau abstrait réussi, un de maître :

il n'y a rien à "comprendre", le travail reste à faire pour le spectateur selon son propre ressenti et son propre vécu, chacun y trouve ce qu'il porte déjà en soi : en l'occurence, nos peurs cachées, nos phobies, nos angoisses.

Devant ce film, je redeviens une enfant terrifiée qui a peur du noir, qui voit le monde comme un endroit mystérieux, incompréhensible, menaçant, et c'est une brillante réussite parce que ça met le spectateur en état de choc, sel face à lui même.

Je me sens même physiquement minuscule et ça, peu de films me le font, même l'horreur sur grand écran.

Le Terrible Secret de la CIA

J'adore ton humour absurde. le vidéo est très drôle et bon. mais j'ai tout de même une question: c'est quoi le secret de la CIA!? très drôle gloomy, bravo!

joe pitt a écrit:

c'est quoi le secret de la CIA!?

Cherche petit acolyte, cherche... le secret est enfoui dans les décombres de ce métrage.

Voici deux indices:

- "Monsieur, on pourrait vous faire gober n'importe quoi, même un oeuf dur."

- "De toute façon c'est toujours pareil les discours d'invalidité."

Le Terrible Secret de la CIA

Je me suis écroulé de rire avec le plan débattons/des bâtons !
L'absurdité semble assez spontanée et c'est ce qui fait que le délire ne fait pas forcé et tiré par les cheveux et se laisse voir, ce qui parfois n'est pas gagné d'avance, mais là ça marche.
Bravo pour le soin que tu portes à tes films, c'est pro.

l'humour absurde est ma sorte d'humour préférée. j'y trouve un grand charme.

Le Terrible Secret de la CIA

Génial ! enfin un film de Gloomy qui ne me fait pas cauchemarder

Très drôle pour qui aime l'humour absurde, les jeux de mots.

Les acteurs ont l'air de se régaler de jouer ça.

Je ne sais pas si la CIA a un terrible secret, il me semble que le film tend à montrer exactement le contraire : l'absurdité de la paranoïa et du thème des complots qui n'existent que dans les fantasmes des naïfs qui avalent n'importe quoi.

Il y a un côté esthétique, aussi : les cheveux répandus en couronne autour de la tête, l'acteur sait jouer les idiots, mais sait aussi se mettre en valeur.

Très, très sympa.

Sans Titre

Ce nouveau court métrage est très beau artistiquement parlant, avec une musique qui envoûte, de belles prises de vue, et l'image de l'écran blanc de la fin, qui se transforme en neige.

A mon avis, il se "lit" à plusieurs niveaux, selon le ressenti personnel de chacun. En ce qui me concerne:

-dans un premier temps, j'ai été complètement déconcertée, j'ai cherché à comprendre, j'attendais une histoire, un fil conducteur.

- par la suite, j'ai interprété ce film comme le symbole de gens qui perdent leur personnalité : les gestes automatiques, les attitudes de robots, le thème de la "tête" (insulte "tête de cochon, le personnage qui se tient la tête, le couple avec des sacs sur leur tête, le personnage qui regarde la télé vide et dont on ne voit pas la tête, etc...)

-enfin, je l'ai ressenti au niveau viscéral et de par mon vécu personnel comme une irruption de la violence dans la banalité du quotidien : ça commence par une insulte, ça se poursuit par le mépris (ce personnage qui traverse le mur sans voir les 2 autres, la tête couverte d'un sac, comme s'ils n'existaient pas ou n'osaient même plus se montrer), enfin la souffrance physique et morale tellement intolérable qu'on se tord de douleur et on essaye de s'arracher cette douleur de la tête, parce qu'on n'en peut plus, on voudrait hurler et rien ne sort, seul le corps peut exprimer une telle souffrance.

A la fin des fins, vient la dépersonnalisation totale, la perte de son identité, l'écrasement total de l'ego : un zombie qui fixe un écran blanc, qui n'a même plus de tête pour penser, qui en est venu à un tel point qu'il se fiche de tout.

Pour résumer mon interprétation toute personnelle, ce serait l'histoire de "comment détruire insensiblement une personne" : les insultes, l'indifférence, la douleur physique, l'écrasement total. Tout ceci dans le plus ordinaire des cadres.

Merci, Gloomy : encore un film qui va hanter mes cauchemars

Je te le dis, Gloomy, ton Sans Titre est de loin mon préféré parmi tes courts-métrages, bien que j'aime beaucoup les autres. Mais pour moi, celui-là m'amène quelque chose de plus que les précédents : il me semble que ces 2 minutes 30 (bon allez, 34) sont, à la différence de tes autres films, davantage focalisées sur une atmosphère bien particulière et empreintes de celle-ci ; j'ai l'impression d'y trouver quelque chose qui fait toute l'unité de cette courte durée, alors que les autres me paraissaient plus éparpillés et dispersés (ce n'est pas péjoratif) par des contrastes et des changements plus bruts. J'ai comme la sensation dans celui-ci de me laisser installer dans un confort, cauchemardesque certes, constamment inquiétant et effrayant par moments ; en fait un vrai cauchemar : qui me paraît long et court à la fois (va donc comprendre mes crabes), et qui est rempli de choses absurdes et pleines de sens. Je n'ai pas l'impression que tu fais tout le temps la même chose et que tu te répètes, mais en oeuvrant toujours dans le même genre je crois remarquer que ton style évolue depuis Vie (le contraire serait flippant...). Continue, ça peut mener ********* sait où, tu sais comme je suis curieux .